Au nombre de 120 fonctionnaires rattachés au Ministère de la Culture, les Architectes des Bâtiments de France (ABF), peu connus du grand public, le sont parfaitement des maîtres d’ouvrage qu’ils soient particuliers ou promoteurs immobiliers. Chargés de protéger, entretenir et restaurer le patrimoine architectural français, une des prérogatives des ABF est de délivrer des avis sur les permis de construire, d’aménager et de démolir. Une tâche nécessaire et essentielle à la protection du patrimoine français, mais qui est parfois perçue comme une censure ou un obstacle dans un projet urbain de grande envergure comme à l’échelle d’un appartement.

«Nous sommes tous les jours confrontés aux personnes qui vivent nos prescriptions comme une intrusion dans leur intimité et dans leur « droit au confort« ». Dans une tribune récemment publiée dans Le Monde, Vivien Chazelle, ABF en Charente-Maritime, rappelle que ce « droit au confort », revendiqué légitimement par les habitants et les usagers, s’il n’est pas encadré, entraîne des répercussions fatales pour les villes, villages et paysages urbains.

Confrontés quotidiennement à des demandes « issu[e]s du pavillonnaire » comme l’installation d’isolation thermique par l’extérieur, de panneaux solaires ou de fenêtres en PVC avec volet roulant au sein de bâtiments patrimoniaux, les ABF émettent régulièrement des avis négatifs au grand dam de certains particuliers.

Dans sa tribune, Vivien Chazelle appelle ainsi à se tourner vers des techniques éprouvées de longue date, plus low tech, en mentionnant notamment le travail des Prix Pritzker 2021 Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal et leur redécouverte des arts décoratifs comme outils de régulation thermique.

N’hésitez pas à découvrir l’intégrale de cette tribune qui devrait susciter de nombreux débats en cliquant sur ce lien.

Photo de couverture ©victortsu via Flickr