Depuis plusieurs années, des initiatives se multiplient pour mettre en avant les femmes dans la ville et dans l’espace public. Si celles-ci sont souvent portées par des collectifs et des associations féministes, les municipalités peuvent également s’engager comme l’a annoncé la ville de Paris à travers l’aménagement d’un mémorial pour les femmes victimes de violence dans le 13e arrondissement de Paris.
Si l’emplacement n’est pas encore arrêté, il devrait sans doute se situer du côté de la place de la Bergère-d’Ivry si la proposition du maire est suivie. Ce projet pourrait également permettre de faire connaître le nom de cette bergère, Aimée Millot, qui est tristement connue pour avoir été assassinée par Honoré Ulbach en 1827. Ce féminicide avait notamment inspiré Victor Hugo pour écrire Le dernier jour d’un condamné il y a de ça deux siècles.
Ce genre de violences ne s’est pas arrêté depuis la publication de ce livre, et le Conseil de Paris espère donc les mettre en avant, puisque comme le rappelle Laurence Patrice, adjointe à la mémoire, « On en parle dans les faits divers, mais, avec le temps, il n’en reste plus grand-chose ». On voit alors dans ce projet des échos aux collages féministes qui se multiplient dans les rues, notamment pour donner un nom à toutes ces femmes.
Si le vœu a été voté à l’unanimité, une partie de l’opposition a dénoncé la dimension marketing du projet, et le manque d’actions concrètes pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes. S’il reste effectivement beaucoup à faire pour la place des femmes dans la ville comme dans sa fabrique, des initiatives sont menées à Paris dans ce sens. On pense par exemple au nouveau guide “Genre et Espace public” ou à la mise en place d’hébergement d’urgence pour les femmes.
Crédits photo de couverture ©Jacob Lund/Canva