Le manifeste fait appel à plusieurs intervenants, qui détaillent chacun à leur tour les grands enjeux auxquels feront face les espaces périurbains américains, les fameux « suburbs ». Voici dans les grandes lignes leurs recommandations et ce que cela nous inspire.
Une première recommandation est de favoriser le développement de modes de transports alternatifs à la voiture dans les suburbs et de redynamiser le tissu économique et culturel local. Par exemple, créer des zones de marche à pied et de vélo pourrait permettre de faire des zones périurbaines des espaces de rencontre et d’exercice physique, à usages mixtes. Cette initiative pourrait également limiter les émissions carbone, en favorisant le développement de commerces locaux et de services de proximité, dans un rayon proche. Les espaces périurbains sont en effet peu ou mal reliés aux réseaux de transport en commun locaux, ce qui favorise grandement l’usage de la voiture. Si les émissions carbone ne pourront pas retomber à zéro dans ces quartiers, l’on peut toutefois imaginer de nouveaux systèmes collaboratifs comme le covoiturage. Développer des réseaux de transport scolaire et de garde d’enfants pourrait également permettre de rendre plus autonomes les populations locales, particulièrement les femmes.
Un deuxième grand axe est de repenser les problématiques sociales montantes dans le cadre des suburbs : vieillissement et pauvreté. Ces problématiques sont intimement liées à celles de la santé. Le manifeste invite ainsi à développer les centres médicaux de proximité, mais aussi les réseaux d’entraide locaux. Pour lutter contre la pauvreté dans les banlieues, une réalité dont tout le monde n’a pas conscience puisqu’ils sont traditionnellement considérés comme aisés, l’on pourrait valoriser les initiatives gratuites et locales : projets des collectivités locales, associations, citoyens pourraient permettre la rencontre et la solidarité, des valeurs opposées à celles traditionnellement portées par ces espaces de conformisme et de surveillance mutuelle.
Rancho Mission Viejo en Californie – Photo Kruse Collins via Unsplash
Enfin, repenser l’urbanisme local et l’accès au logement dans les suburbs est un enjeu crucial de la banlieue de demain. Il s’agit de donner l’opportunité économique à tous de pouvoir accéder à ces quartiers, afin de les rendre plus inclusifs, mais aussi de réhabiliter l’espace public. Une des problématiques majeures dans les espaces périurbains est le vieillissement des infrastructures locales : centres commerciaux dont le modèle ne fonctionne plus ou encore bâtiments vacants doivent retrouver un nouveau souffle. Aussi un mouvement pour “designer” les suburbs de demain (intitulé suburban retrofitting) a été lancé ces dernières années. Créer des parcs publics, redynamiser le tissu commercial local en installant des cafés, des restaurants, des tiers lieux est une solution qui a par exemple été mise en place dans les banlieues pavillonnaires en Australie, comme à Sydney, et qui rencontre un certain succès.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez lire le manifeste ici.
Photo de couverture Avi Waxman via Unsplash