En Indonésie, on déménage la capitale 

L’Indonésie est l’un des pays les plus sujet à la montée des eaux. Et sa capitale, Jakarta n’échappe pas au phénomène : les scientifiques prévoient d’ailleurs que d’ici 2050 un tiers de la ville pourrait être sous l’eau. La cause ? Le réchauffement climatique planétaire, qui engendre la fonte de la banquise et augmente chaque année le niveau de l’eau. En plus de ce phénomène, vient s’ajouter celui de l’affaissement de la terre. En effet, à cause de la forte densité de la ville, ses 11 millions d’habitants, et l’épuisement des nappes phréatiques, la ville s’enfonce chaque année de 5 à 10 cm. Pour pallier à ce problème, les autorités rehaussent annuellement la digue qui met à l’abri la ville de la montée des eaux. Mais face à l’ampleur du problème, l’Etat a pris une décision radicale : celle de déménager la capitale Jakarta à l’intérieur des terres de l’île de Borneo, dans un espace forestier encore vierge. Le gouvernement annonce que d’ici 2024, les premiers hauts fonctionnaires pourraient déménager dans la nouvelle capitale aménagée. 

Un robot géant pour parer la montée des eaux à Rotterdam

Alors qu’un quart de la surface des Pays-Bas est situé à 6 mètres au dessous du niveau la mer, la question de la montée des eaux est une priorité pour ce territoire. Rotterdam, premier port d’Europe, est l’une des villes les plus touchées par ce phénomène. Elle s’est d’ailleurs équipée d’un robot géant pour retenir l’eau en cas de fortes intempéries et marées : deux énormes portes d’acier, se fermant en deux heures, bloquent ainsi l’arrivée d’importantes masses d’eau. Par ailleurs, la ville a également aménagé des “water plazas”, c’est à dire des places publiques creusées, dans lesquelles sont installés des skateparks, airs de jeux, et mobiliers qui servent de bassins lors des importantes montées d’eau. Rotterdam prend ainsi un temps d’avance et intègre d’ores et déjà la résilience dans ses principes d’aménagement.

Shanghai se transforme en ville éponge

La ville la plus peuplée de Chine n’est elle non plus pas épargnée par la crainte de voir ses rues submergées. Sa position côtière, et la forte artificialisation de son sol l’exposent fortement à la montée des eaux. Pour anticiper le phénomène, la ville a mis en place un modèle test de “ville éponge” dans l’un de ses quartiers nommé Lingang. L’idée est d’aménager les rues pour favoriser au maximum l’absorption de l’eau par le sol : matériaux perméables, terres-pleins végétalisés, jardins pluviaux, tout est mis en place pour aider à drainer l’eau. L’ambition de la ville est que d’ici 2020, 20% de son territoire ait intégré les solutions développées par le modèle de ville éponge. A plus long terme, il se pourrait que l’ensemble de la ville devienne une ville éponge. Un concept dont nous avions déjà parlé dans Lumières de la ville.

Ces territoires ne sont malheureusement pas des cas isolés. En effet, en France des villes comme Bordeaux ou encore des territoires bretons pourraient également être touchés par la montée des eaux. Face à cette urgence, prenons exemple sur ces villes qui ont déjà développé des solutions efficaces, et surtout adaptons une fabrique de nos villes qui anticipe ces problématiques, pour construire des villes toujours plus résilientes et durables.

Crédit photo de couverture ©Cristina Gottardi via Unsplash