En parallèle des festivals de musique, de plus en plus d’événements festivaliers se dessinent aussi dans le milieu de l’architecture pour renouveler la pratique architecturale. Que disent-ils de l’avenir de cet art majeur ? Les productions éphémères peuvent-elles inspirer l’aménagement de nos villes ?

Les festivals, au-delà de la musique : des univers

Avec l’apparition des premiers festivals de musique populaire, pop-rock ou encore électronique dans les années 70, comme Woodstock, l’expérience musicale est propulsée dans une dimension collective en immersion. Les festivals deviennent alors des moments de créations intenses, où les différents arts se mélangent. Au fur et à mesure des années, les festivals ont pris de l’ampleur et sont devenus des événements incontournables rythmant la vie urbaine et territoriale. Chaque grande ville se dote du sien, pour promouvoir une image dynamique et attractive, et attire des milliers de passionnés. Devenus des événements incontournables, Tomorrowland en Belgique, Coachella ou le Burning Man aux Etats-Unis, le Sziget Festival en Hongrie, les festivals sont aujourd’hui de véritables moments hors du temps qui misent de plus en plus sur l’apport de l’architecture et de l’art pour prolonger l’expérience et améliorer le confort des festivaliers.

Miser sur l’apport concret de l’architecture pour un festival de musique, c’est l’ambitieux pari qu’a fait Coachella depuis de nombreuses années. Véritable événement planétaire, où plus de 200 000 milles visiteurs se donnent rendez-vous chaque année au mois d’avril pendant 2 semaines, le festival, au fil des années a ajouté à sa programmation musicale, une programmation architecturale et artistique. Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement des artistes musicaux qui font la renommée du festival, mais également son cadre et les installations créées pour l’occasion. Le site, situé à proximité de Los Angeles en Californie, s’étale sur plus de 32 hectares, et regroupe 6 scènes. Gravite autour de cet espace, une série d’une demie douzaine de structures colorées, innovantes, lumineuses et originales, avec comme toile de fond le désert aride.

Comme chaque année, ce sont les plus grands designers et architectes mondiaux qui sont conviés pour déployer leur créativité sans contraintes de commande, et surtout sans contraintes financières. Le résultat est saisissant : chaque année, des chefs d’œuvres viennent agrémenter le paysage et l’expérience des festivaliers. En plus d’un apport esthétique et plastique au festival, les installations éphémères viennent apporter du confort aux participants : espace à l’ombre, lieux de rencontres et d’échanges. Sans réelles contraintes, les artistes et architectes sont alors libres dans leurs créations, ce qui leur permet de s’exprimer pleinement et de proposer des œuvres bien souvent non réalisables dans des contextes pérennes.


L’installation Sarbalé Ke par l’architecte Francis Kéréat au Coachella Valley Music and Arts Festival 2019 ©Iwan Baan.

Bien souvent, les installations proposées permettent aux festivaliers de mettre en éveil tous leurs sens : très colorées et lumineuses, avec des jeux de lumière et d’ombres, elles plongent les participants dans des ambiances très spécifiques. Les matériaux souvent originaux, toiles, verres colorés, acier, participent pleinement à l’expérience sensorielle des spectateurs, et créent des univers qui sont propres à chacun. Avec l’apparition des réseaux sociaux, l’importance des images liées aux événements a également poussé les festivals du monde entier à travailler leur esthétisme. Grâce au partage de photos, c’est désormais une image de marque qu’ils renvoient, car ces installations deviennent des éléments de communication et font connaître le festival à travers le monde entier.

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Photo de couverture : Le festival Tomorrowland, en Belgique, propose une scénographie architecturale chaque année de plus en plus créative ©Arroser pour Wikimedia Common