Pour comprendre les freins et les aboutissants de la réussite d’une participation plus qualitative et créative en ville, nous avons rencontré Hafid El Mehdaoui, co-fondateur de Comm1possible, issu d’un parcours universitaire et professionnel mêlant des horizons disciplinaires variés. Géographe, diplômé de l’Institut de Géographie (Paris I Panthéon-Sorbonne), de l’Institut Français de Géopolitique (IFG) et de l’Ecole Supérieur de Commerce de Paris (ESCP-Europe), il sera aussi ancien collaborateur du Monde Diplomatique, puis consultant pour l’Agence Française de Développement (AFD) et aménageur du territoire en Inde, en Chine et au Maroc. Suite à ces expériences, il est directeur de production et spécialiste de la concertation citoyenne et des pratiques de démocratie participative dans une agence parisienne, avant de cofonder en mars 2016 l’agence COMM1POSSIBLE avec son associée Clémence Le Nir. De ce terreau riche en diversité, un fil conducteur s’est dessiné : le goût pour l’intérêt général et les biens communs. Nous avons donc échangé avec lui autour de ces notions et évoqué sa vision des espaces publics et du rôle des démarches participatives dans nos villes.
L’agence Comm1possible porte l’ambition de faire émerger des territoires communs. Comment est né le croisement de compétences entre design et concertation ?
L’essence de Comm1possible prend sa source dans la variété d’expériences des deux fondateurs, avec d’une part le profil diversifié d’Hafid et d’autre part l’expérience en architecture et design de Clémence. Le projet est né d’un constat simple, celui de l’appauvrissement de la pensée par la spécialisation de nos activités, avec la volonté de croiser les disciplines et de dépasser le modèle de la concertation classique en réunions publiques.
« Au commencement, mon désir était de créer un réseau social numérique de quartier, afin de fédérer les habitants et les acteurs d’un même territoire autour de projets communs. À la base, cet outil numérique devait s’appeler “Sharing City”, comme la ville partagée. Je souhaitais mettre en lien les compétences des habitants d’un quartier avec les porteurs de projets locaux, qui avaient besoin de ces compétences. L’objectif était de créer une boucle locale d’innovation, qui fasse le lien entre les besoins et les ressources d’un territoire, afin de faire émerger des projets locaux partagés et solidaires.«
Arrivé à Toulouse, par hasard, Hafid affine son idée en fréquentant différents tiers lieux, fablabs et espaces de coworking pour y présenter son projet de réseau social numérique de quartier. L’idée qui a germé en 2014, est née de l’observation des tendances alors en développement. Le numérique permettait l’émergence de différents réseaux sociaux de quartier, surtout dans les pays anglo-saxons. Une bonne idée qui se développait aussi en France, mais dont le phénomène restait timide. “Il y avait finalement peu de personnes réellement inscrites sur ces plateformes. L’impact était peu concluant et les résultats trop minimes pour faire véritablement levier en termes d’action collective et locale”, explique-t-il. C’est ainsi, que naît une autre idée, celle d’un réseau social « physique » de quartier, plus engageant que le réseau social numérique.
Installation participative d’une Nacelle ©Comm1possible
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