Depuis une dizaine d’années, la façade maritime de la ville de Marseille a évolué de façon spectaculaire. En effet, au cours du dernier siècle, l’activité portuaire s’est peu à peu décalée dans la ville voisine de Fos-sur-Mer, laissant place à un ensemble de friches industrielles au fort potentiel en bordure de mer. Sous l’impulsion de la dynamique lancée par “Marseille Capitale Européenne de la Culture” en 2013, de nouveaux bâtiments, notamment culturels, y voient alors le jour comme le célèbre Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), qui fait aujourd’hui partie intégrante de l’identité de la ville.
Au milieu de ce front de mer en mutation, la halle J1 attend depuis une dizaine d’années sa reconversion. Dernier vestige architectural de l’activité portuaire du site, après un long processus de réflexion et l’accueil pendant 2 ans d’une programmation artistique portée par l’association MJ1, le devenir de la halle est fixée : en 2023, la halle accueillera un vaste complexe de loisirs aquatiques et numériques.
Au cœur des enjeux liés à la construction du nouveau Waterfront de Marseille, qu’est-ce que la reconversion de la Halle J1, et plus largement celle du quai de la Joliette, raconte de l’évolution de la ville dans son ensemble ? Quelles sont les ambitions pour ce nouveau lieu de la cité phocéenne ? Par ailleurs, avec l’éloignement des activités portuaires des centres-villes, de plus en plus de villes pensent à la reconversion de leurs friches dans l’objectif de proposer de nouveaux lieux attractifs vecteurs d’une nouvelle identité. Alors que pouvons-nous tirer comme enseignements de ces grands projets de requalification portuaire ?
La halle J1, un lieu emblématique de l’histoire portuaire de Marseille
Nichée au cœur des quais de Joliette, situés au nord du vieux-port, la halle J1 est aujourd’hui le dernier vestige des 5 halles du complexe de la grande gare maritime construite dans l’entre-deux-guerres par la chambre de Commerce de Marseille. Érigée à la fin des années 20 par la société Eiffel, l’architecture de la halle J1 est remarquable : en béton armé, le hangar est composé de deux étages et recouvert d’une charpente métallique, il présente un style unique. Construits sur l’eau, ce sont donc en tout 3 plateaux de 8 500 m2 qui créent une interaction unique entre mer et terre. Initialement dédié au stockage de fruits et légumes, le hangar J1 a majoritairement servi de hall de départ et d’arrivée pour les paquebots à destination du Maghreb et notamment de l’Algérie.
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Photo de couverture : Le projet Passerelle sera largement ouvert sur l’extérieur ©GPMM et Reichen & Robert