On a beaucoup parlé de rénovation énergétique ces dernières années. De nombreux dispositifs publics ont été mis en place et plusieurs initiatives ont pu voir le jour sans vraiment transformer l’essai sur le plan hexagonal. Et si le problème venait tout simplement de la méthode que l’on développait ? C’est le pari lancé par les porteurs du projet EnergieSprong de la startup GreenFlex, qui sont allés chercher aux Pays-Bas une approche radicalement différente qui a fait ses preuves.
Avant de parler du projet EnergieSprong que vous développez, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur GreenFlex ?
GreenFlex est une entreprise assez jeune, qui a pour but d’accompagner les entreprises dans leur transition énergétique et écologique. Notre spécificité réside dans le fait que nous mêlons sous le même toit des métiers qui sont habituellement gérés par des entités distinctes et séparés. Nous réunissons en effet des consultants innovation et développement durable, des métiers d’assistance à maitrise d’ouvrage, des solutions logicielles qui aident les entreprises à prendre conscience de leur coût global, des solutions de financement, des ingénieurs énergie et enfin des spécialistes du marketing durable. Tous ces métiers réunis au sein d’une seule et même entité nous donnent la possibilité d’être un véritable catalyseur d’efficacité énergétique pour les organisations.
Et ce qui est intéressant, c’est que notre modèle est assez proche de celui développé par l’entreprise qui a mis en œuvre EnergieSprong aux Pays-Bas. C’est grâce à ce modèle très complet que nous avons trouvé des synergies communes pour importer leur modèle en France.
Quel a été le constat qui a permis cette innovation aux Pays-Bas ?
Le constat date d’il y a cinq ans. Comme dans beaucoup de pays européens, l’incantation selon laquelle le marché de la rénovation énergétique devait être plus fort, était très présente, mais entre les belles paroles et les actes il y a un vrai décalage. Les dirigeants de EnergieSprong se sont donc demandés quelle serait la meilleure manière pour développer le système. Mais le problème était à chaque fois le même : s’il n’y a pas de demande, il n’y a pas d’offre et s’il n’y a pas d’offre, il n’y aura pas de demande. Les raisons et les conséquences sont assez simples : c’est trop cher, ce n’est pas assez fiable, et la confiance dans le marché n’est pas assez présente pour développer efficacement cette filière de la rénovation.
Dans ce contexte, des financements du gouvernement hollandais sont apparus pour tester des mécanismes innovants dans le domaine de la transition. Les responsables de EnergieSprong ont donc proposé au gouvernement une nouvelle méthode de travail, qui consisterait tout d’abord à cesser de donner des fonds perdus aux maitrises d’ouvrage en les subventionnant à 30, 40, ou 50% pour chaque opération de rénovation, ou bien de procéder à des avances remboursables à des grands opérateurs du BTP. A ces solutions pratiquées habituellement, ils leur ont démontré qu’il manquait un acteur essentiel dans cet écosystème, un catalyseur qui serait capable de faire travailler ensemble l’ensemble des acteurs. Ils ont alors préconisé l’emploi de profils entrepreneurs pour faire le lien entre les différents acteurs en présence. C’est donc de cette manière que le gouvernement hollandais a jugé utile de financer leurs salaires dans l’optique de les voir développer un nouveau système. Plutôt donc de financer de l’investissement en fond perdu, il s’agissait donc de financer de l’intermédiation entre des acteurs publics et privés pour le bien commun.
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