Jusqu’alors source de curiosité, de fantasmes voire de légendes urbaines, le quartier est désormais accessible aux brestois qui s’y plaisent à alimenter leur imagination en se rendant sur ce perchoir urbain. C’est d’ailleurs dans ce cadre que depuis 2016, les citadins sont invités à réfléchir conjointement à des projets urbains pour redonner une nouvelle vie au plateau. Raphaële Masure, du Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public de Brest, autrement appelé le « Fourneau », nous explique la manière dont l’art et la culture peuvent permettre de reconquérir l’écoquartier des Capucins, véritable organe patrimonial d’une cité presque entièrement ravagée par les flammes de la guerre.

Par le biais de l’art, de la poésie et de la rencontre, découvrons ce qu’est aujourd’hui devenu ce territoire, nouveau théâtre brestois de l’imaginaire urbain…

Le quartier des Capucins a longtemps été interdit d’accès aux civils. Quelle est aujourd’hui sa place dans le contexte urbain de Brest ?

L’ancien couvent qui a donné son nom au plateau a été attribué à la Marine après la révolution. S’y sont implantés des casernements pour apprentis canonniers puis des infrastructures de l’arsenal, réparties le long de la rivière de la Penfeld. Il était évidemment proscrit de s’y rendre, c’était un genre de cité interdite, entourée de grands murs qui alimentaient énormément de fantasmes aux yeux des habitants de la ville… Dans ce secteur de la rive droite, c’était vraiment le quartier des marins, avec l’ambiance nocturne qui va de pair. En fin de compte, les activités de l’armée et de la Marine ont évolué et les Ateliers des Capucins ont finalement fermé leurs portes en 2004. L’ensemble du secteur a donc été rétrocédé à la métropole et l’occasion se présente alors d’aménager cet espace d’une façon innovante.

De l’autre côté de la rivière dans le port de commerce, une enclave militaire avait déjà été rétrocédée quelques années plus tôt : elle est aujourd’hui devenue depuis 2009 ce que l’on appelle le port de plaisance « du château », à proximité du cœur historique de la ville et de ses grands axes marchands.

Aujourd’hui, les Ateliers et le centre-ville, qui se font face par-delà la Penfeld sont reliés par un téléphérique urbain flambant neuf : en quelques minutes seulement, il est possible de se rendre depuis le centre commerçant de la ville jusqu’à l’écoquartier des Capucins et ses Ateliers. Aujourd’hui, il est important que le quartier des Capucins puisse être plus accessible que ce qu’il n’a été jusqu’à présent. Avec la reconquête progressive des rives de la Penfeld, le visage du centre de la ville de Brest va se transformer dans les prochaines décennies.

Quelle place offrez vous aux citoyens dans ce projet d’aménagement et quel est leur rôle ?

L’objectif avec ce nouvel écoquartier est d’offrir aux citadins une vraie mixité d’usages. On y trouvera en effet des logements, des espaces de bureaux, une cité internationale à destination des chercheurs et des étudiants, un hôtel et plein d’autres activités diverses. Au sein-même des ateliers se trouveront un pôle de culture et de loisirs mais également des activités privées comme des commerces, des cafés, des restaurants, un cinéma… même une salle d’escalade ainsi qu’un pôle d’innovation accueillant l’équipe French Tech Brest +, des espaces de coworking numériques et un accélérateur de start-up « Village by CA », mais aussi le pôle des excellences maritimes, vitrine ludique de la recherche et de l’innovation maritimes dans les domaines techniques et technologiques ! La volonté est vraiment de construire un écoquartier ainsi qu’un pôle économique et innovant qui puisse vivre à toutes les heures de la journée.

En ce qui concerne les espaces publics, l’aménageur (BMa) et la Ville ont lancé une démarche participative artistique expérimentale pour imaginer les nouveaux usages autour des Ateliers et du nouveau quartier.

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