L’architecture démontable, des racines anciennes
L’idée de rendre une architecture “démontable” ne date évidemment pas d’hier. Autrefois, l’enjeu était similaire à aujourd’hui, puisqu’il s’agissait de permettre de réutiliser les ressources en rendant possible le transport des matériaux à la base de la construction. Néanmoins, le besoin résidait dans le fait de permettre un mode de vie nomade, pour diverses raisons de survie, ce qui a été le cas par exemple durant toute la période Paléolithique. Puis, avec l’émergence de l’élevage et de la transhumance, le semi-nomadisme s’inscrit dans le temps au sein de certaines régions et cultures du monde. Ce rythme saisonnier implique le recours à une architecture légère, aux dimensions réduites, pour rendre possible le déplacement. La démontabilité des habitats est donc étroitement liée à la mobilité, dans une logique d’installation pratique, facilitée en un minimum de temps grâce à la portabilité d’un habitat léger tel qu’une cabane, une yourte ou une simple tente.
Yourtes dans les steppes mongoles, un mode de vie nomade ancestral – Source : Vince GX via Unsplash
Ce principe très ancien a su évoluer avec le temps et prend même le virage de la modernité durant la première moitié du XIXème siècle. La découverte de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques et process de production ouvre la voie à la généralisation de ce type de constructions, aux propriétés démontables, pour répondre à des usages variés. D’ailleurs, les expositions universelles joueront à l’époque un rôle dans l’accélération de ce processus, comme le souligne Michel RAGON dans son Histoire de l’architecture et de l’urbanisme modernes. Une grande importance est alors accordée aux matériaux légers, innovants, qu’il est possible de réutiliser.
Temporaires, ces gigantesques expositions doivent pouvoir être montées très rapidement, puis démontées. Le célèbre Crystal Palace est conçu ainsi, il devient une œuvre clé qui préfigure la construction préfabriquée. Vaste palais d’exposition en fonte et en verre, il est d’abord édifié à Hyde Park lors de l’Exposition de 1851, puis démonté et reconstruit différemment au sud de Londres, avant qu’il ne brûle. Alors qu’autrefois la réutilisation de matières premières d’anciennes constructions n’était pas rare, cette fois, l’ambition de donner une seconde vie à la construction avec le principe de garder les pans entiers d’édifice s’avère inédite.
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