Dans sa nouvelle campagne « Gagnons le match contre la pollution de l’air », Greenpeace France alerte sur les dangers de l’air respiré sur les terrains de foot à proximité des axes routiers. Ce sont sept d’entre eux, répartis entre Lyon, Paris et Marseille, qui ont été l’objet de mesures par l’ONG. Et les résultats sont significatifs puisque six terrains ont un taux de dioxyde d’azote supérieur aux normes européennes. Un constat alarmant lié en majorité au trafic routier, notamment à cause des émissions de véhicules diesel.
L’ONG a bien sûr marqué le coup, avec un timing parfait pour cette campagne qui marque le lancement de la Coupe du Monde de football, ce jeudi 14 juin en Russie. Une manière des plus efficaces de mettre en lumière les risques liés à la pollution dans les villes françaises alors que le monde à les yeux rivés sur la compétition.
Depuis plusieurs années, la France est déjà pointée du doigt par la Commission européenne qui l’a d’ailleurs récemment envoyée devant la Cour de justice de l’Union européenne avec d’autres pays européens pour un dépassement répété des seuils de pollution. L’Île-de-France est notamment la région la plus touchée par des pics de dioxyde d’azote.
Une publication qui vient de nouveau pointer les risques sanitaires des terrains de sport, après une première alerte sur les terrains synthétiques. Le magazine SoFoot avait relayé dans son numéro du 8 novembre 2017, les résultats d’un chercheur de Yale qui révélait la présence de nombreuses substances cancérigènes dans les granulés qui jonchent les terrains synthétiques. Si leur taux reste en dessous des normes imposées, plusieurs ministères ont annoncé l’arrivée fin juin d’un rapport de l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail sur les risques liés à ces composants plastiques.
La pollution des terrains de sport n’est qu’un fragment de ce que représente la pollution des villes, mais celle-ci apparaît comme particulièrement discordante avec les vertus que la pratique sportive est censée apporter. Alors que les sportifs recherchent un moyen de se ressourcer et d’entretenir leur santé, en réalité, ce loisir les expose en ville à des risques sanitaires. Comme le précise le rapport de Greenpeace France, le danger réside aussi dans le fait que la pratique d’activités physiques augmente l’inhalation des polluants émis dans l’air.
Ainsi, l’ONG appelle à réduire la place de la voiture dans les centres urbains pour permettre aux villes de devenir plus respirables et un lieu où le sport ne sera plus synonyme de danger pour nos poumons mais retrouvera au contraire son objectif premier, celui du bien-être.