En cette pĂ©riode de confinement, les photos que vous dĂ©couvrirez semblent appartenir Ă  l’histoire ancienne. Levez la tĂŞte et regardez le ciel au-dessus de vos tĂŞtes, est-il aujourd’hui dĂ©gagĂ© ? Dans les grandes mĂ©tropoles, depuis deux semaines que l’interdiction nationale de sortie a Ă©tĂ© prononcĂ©e, certains se sont rendus compte qu’une fine particule de pollution autrefois omniprĂ©sente, s’Ă©tait dissoute quasi instantanĂ©ment, grâce au trafic routier divisĂ© par dix. Alors que nous nous reposons chez nous, nos villes semblent respirer. Pour la qualitĂ© de l’air, passer de l’ultra-densitĂ© de personnes et du flux constant de vĂ©hicules, au calme plat et Ă  la ville quasi-dĂ©serte, rien de plus bĂ©nĂ©fique.

Cet Ă©pais nuage grisâtre, si tentĂ© qu’il est causĂ© par la pollution atmosphĂ©rique, n’est jamais agrĂ©able pour notre vie urbaine : il vient condenser et restreindre nos larges espaces de vie, comme si le ciel Ă©tait plus bas que d’ordinaire. Il nous impose une visibilitĂ© rĂ©duite et une odeur parfois peu confortable, comme si la colère des dieux Ă©clatait face Ă  notre sur-consommation et nous condamnait Ă  vivre, la tĂŞte dans un pot d’Ă©chappement.

Pourtant, il nous est forcément arrivé, de marcher dans une ville dont la brume qui emplissait les ciels de nos cités, provenait de la météo matinale.
Lorsqu’elle est naturelle, la brume, cette fragile condensation d’eau et de gouttelettes en suspension est frĂ©quente Ă  l’aube et au petit matin, plutĂ´t dans les mois les plus froid. Celle-ci a alors presque quelque chose de poĂ©tique. Le ciel touchant terre, l’opacitĂ© de l’air a plutĂ´t des vertus enivrantes : il semblerait que la ville ait choisi la grasse matinĂ©e et qu’elle soit encore endormie…

Pollution ou mĂ©tĂ©o : le brouillard gris dans lequel parfois, nos villes sont plongĂ©es, nous sont l’occasion de mesurer la hauteur de certains immeubles dont le sommet est au-dessus du nuage, ainsi que de la visibilitĂ© dont la brume nous prive sur la vie citadine…