Son ambition : développer un nouvel hymne à l’hospitalité et révolutionner le monde de l’hôtellerie. Son idée : Se situer entre AirBNB et l’hôtellerie classique pour créer un entre deux à la fois accueillant et ouvert sur la ville. Surfant sur les mouvements positifs et solidaires, il souhaite faire de ces lieux de véritables refuges pour voyageurs internationaux en quête de nouvelles solidarités. Et pour cela, il réussit d’une part à intégrer les habitants à la dynamique de l’hôtel et d’autre part à se greffer aux écosystèmes solidaires déjà en vigueur dans les villes où il implante ses hôtels.
Est-ce que la ville de demain permet de combler les fractures et comment ?
Cyril Aouizerate : C’est une question complexe, mais je pense qu’il n’y a pas de raison pour que les villes de demain comblent plus fortement les fractures urbaines que celles d’hier. J’ai l’intuition que ces fractures urbaines s’accentuent et on peut même se demander si ce ne sont pas les villes d’hier qui étaient plus à même de combler ce que l’on appelle les fractures urbaines. À part dans une idéologie futuriste qui consiste à penser que le futur sera nécessairement mieux que le présent ou le passé, je ne vois aucun élément qui garantisse une réponse sur ces questions. Il faut se méfier d’un vocabulaire séduisant où nous serions tous connectés ! La connexion ne veut pas dire la capacité à comprendre les informations culturelles et intellectuelles, et donc à en jouir pleinement. Aujourd’hui, aucun décideur n’apporte de solutions pour résoudre cette fracture, mais certains projets individuels et spontanés tentent de percer pour améliorer ces questions.
Comment les rapports humains peuvent modifier cette tendance – lourde – et réintroduire de l’humain dans les villes de demain ?
Cyril Aouizerate : Il y a un vrai défi individuel et collectif et il faut penser selon quatre polarités : le rapport de la métropole à la banlieue et le rapport de l’urbanité à la ruralité. Quand on parle de la banlieue, on a tendance à oublier le monde rural. Or, le rapport de l’individu à la ville est dans le rapport à la fois à la banlieue et à la question rurale.
Face à la mondialisation économique, comment les acteurs peuvent-ils impulser des villes à échelle humaine ?
Cyril Aouizerate : Avec la pression démographique mondiale, les civilisations qui auront pensé la place de l’humain dans son environnement de vie : la maison, le village, la rue, seront les civilisations de demain. Ces civilisations pourront survivre aux grands défis climatiques et démographiques. Les enjeux sociaux sont à penser à égalité avec les défis environnementaux et il faut que nous ayons des décideurs qui ont la capacité de penser le monde et d’englober ces deux chantiers en y intégrant la dimension humaine.