Expérimenté dès 1997 par le ministère du Logement avant d’être consacré en 2002, le système de pension de famille est aujourd’hui un outil de lutte contre l’exclusion que le gouvernement souhaite renforcer. 10 000 places supplémentaires avaient été prévues malgré la forte méconnaissance de cet élément central du plan gouvernemental Logement d’abord, qui propose un toit de manière durable à des personnes ayant connu la rue.

Ce dispositif implique tout d’abord d’effectuer une analyse du territoire afin de cibler les besoins socio-démographiques, puis d’identifier des hôtes potentiels pouvant louer des logements à bas coût. Pierrot, 65 ans, est ainsi locataire d’un studio de 20 mètres carrés pour 170 euros par mois dans le 14e arrondissement de Paris. Les hôtes de pension ont également un rôle social, puisqu’ils animent la vie collective et représentent un vrai soutien pour leur locataires dans leurs démarches en assurant l’accueil, les déjeuners communs aux résidents qui le désirent, ou encore l’organisation de sorties culturelles.

Afin d’en assurer la qualité, les associations en charge de la gestion de ces pensions touchent 18 euros par personne et par jour. Une belle illustration de l’évolution de l’action publique en matière de logement, qui est passé de réflexions sur le simple bâti à la prise en compte conjointe des enjeux urbains, économique et sociaux 

Malgré sa grande efficacité, le dispositif ne propose “que” 21 000 places alors que les besoins se comptent au triple. Un manque en partie dû à la frilosité des élus, mais également des promoteurs immobiliers, qui ne s’engagent que peu sur ce terrain, Nexity constituant une exception.