Pouvez-vous nous présenter Synergies Urbaines ?



Synergies Urbaines est une unité de promotion immobilière d’Icade. Notre travail se fait sur trois pôles d’activité dont le premier est le sourcing foncier. Puis, il y a le montage d’opération tertiaire lié aux activités économiques. Enfin, nous avons aussi une grande structure de projets mixtes complexes avec les Grands Projets Urbains qui correspond a de la maîtrise d’ouvrage urbaine, principalement.



Synergies Urbaines a noué des partenariats avec des entités urbaines qui vont permettre d’asseoir ses convictions, dont un partenariat avec le promoteur REI qui fait de la promotion immobilière autour du bois, et avec CEEBIOS, le centre de biomimétisme permettant de travailler sur la base de l’existant.



Quel est le concept de Synergies Urbaines et les actions principales mises en œuvre pour faire la ville de demain ?



Le concept est de faire de la ville une ressource en s’appuyant sur l’existant. On a une responsabilité sociale et sociétale car en tant que promoteur urbain, on fabrique des morceaux de ville et on a une vraie responsabilité sociétale de fabriquer des espaces qui durent et qui s’adaptent à la fois à l’habitant, en matière de circuits courts et de performances énergétiques. On fait aussi un urbanisme de conviction à l’écoute des collectivités et dans un souci d’intérêt général. Notre parti pris est de faire des contraintes, des opportunités.



Dans les grandes villes, on subit les nuisances olfactives et sonores des pollutions en permanence comme l’a montré les pics de chaleur de cet été et des politiques volontaristes sont mises en place, notamment à Paris, sur les mobilités et la pollution. Nous nous devons d’accompagner ces politiques en étant force de propositions et en allant plus loin. L’idée de la ville ressource, du quartier ressource, de l’immeuble ressource, c’est de contribuer à la diminution de ces pollutions, par exemple en plantant plus d’arbres dans les espaces extérieurs que nous réalisons.



Les actions phares tournent surtout autour du biomimétisme, et l’utilisation de matériaux bas carbone comme le bois, la terre cuite et la pierre à certains endroits.



Qu’est ce qui fait que l’immobilier actuel a changé aujourd’hui ?




Ce qui a changé, c’est qu’aujourd’hui, la promotion immobilière fait entrer de nouveaux acteurs. Les fondamentaux du métier de promoteur urbain sont toujours les mêmes : déceler un terrain, imaginer un programme, faire un bilan financier. Mais cette fois, on va l’appréhender avec des partenaires qui sont différents, sur des sujets spécifiques comme l’agriculture urbaine, le numérique ou le digital. Ainsi, les promoteurs vont travailler avec des start-ups par exemple. Mais il y a aussi des partenaires nouveaux qui sont des anciens services publics qui deviennent de nouveaux services urbains tel que ENGIE, qui vient aujourd’hui en amont de la chaîne sur des affaires en tant que co-promoteurs et, en échange, ils vont apporter des économies en matière de performances énergétiques.



Enfin, il y a de plus en plus de partenaires qui vont animer et préfigurer en nous aidant dans une programmation comme le Cabinet Deyrolle avec Louis Albert De Broglie qui nous a permis, sur Terres de Versailles, d’appréhender le renouveau de la cité-jardin en faisant une cité fertile, à la fois en nous amenant des partenaires pour générer de la consommation alimentaire sur le site et en ayant tout un parcours sur la nature, sur l’art et l’éducation avec l’école qui va être construite sur le site. Le cabinet Deyrolle n’est pas un connaisseur de l’immobilier, mais il vient avec nous, pour au-delà de nous aider à raconter une histoire trouver les bons partenaires qui vont permettre de créer et magnifier un quartier . Cela va nous aider à vendre de l’immobilier, du logement, des activités, mais aussi nous permettre de vendre de façon plus harmonieuse et plus en accord avec notre responsabilité sociale et sociétale.





Au sein de Synergies Urbaines, les objectifs à long terme seront de réfléchir à comment nous allons créer cette ville ressource.



Quelle serait l’action prioritaire à mettre en place, selon vous, pour construire la ville demain ?



Le plus urgent selon moi est la nuisance sur la santé provoquée par la pollution sonore et olfactive. On fait attention à la santé à l’échelle de l’immeuble, comme le choix des peintures dans les appartements et plein d’autres actions, mais on ne le fait pas suffisamment à l’échelle des quartiers. Pourtant, il faudrait aussi y être vigilant.




A l’échelle d’un quartier, il existe les colonnes Morris remplies de micro-algues qui absorbent la pollution et canalisent les particules fines. Il faudrait le développer partout mais la difficulté c’est qu’on a encore du mal à attraper les particules dans des espaces de flux. On sait le traiter dans un immeuble de bureau car on est dans un bâtiment fermé, mais on sait moins agir dessus dans des immeubles de logements où c’est le particulier qui a le plus d’impact. C’est l’habitant qui fait le choix de fermer ou pas sa fenêtre. Alors dans l’espace public, c’est forcément encore plus complexe. Pour travailler sur une ville ressource, il faut se pencher sur cette question, réfléchir, comment faire en sorte de multiplier la présence des végétaux, des arbres afin de réduire cette pollution.



En ce qui concerne la nuisance sonore, c’est une problématique à Paris, quand on voit qu’à Tokyo, une des plus grandes villes du monde, les rues sont presque silencieuses. Ce n’est pas seulement lié à l’usage de véhicules électriques, qui est un fait à Tokyo, mais aussi à l’absence des sirènes et la sensation d’un espace public apaisé avec un respect de la circulation. C’est cette urbanité là qu’il faudra créer.



Image de couverture: Terres de Versailles, futur quartier végétalisé et contemporain, lauréat de l’appel à projets pour l’aménagement de l’ancienne caserne de Versailles Pion Icade, Synergies Urbaines