Mise en place par Olivier Bozzetto, ingénieur informatique normand, l’application consiste à allumer soi-même via son smartphone et grâce au système de géolocalisation l’éclairage public, afin d’éviter les consommations énergétiques inutiles notamment en heures creusess dans les petites villes. Une fois la lumière activée, elle reste allumée le temps défini par la collectivité au préalable, soit quinze minutes.
Sur le site de l’application, on constate que les paramètres sont personnalisables et multiples : suivi de consommation, gestion des incidents, optimisation de maintenance et analyse des données sont autant de composantes qui permettent d’aboutir à un éclairage intelligent et durable.
Mais sur quels leviers ce système peut-il agir ?
Tout d’abord, il convient de rappeler que l’éclairage artificiel a des effets néfastes sur le développement de la faune et la flore, mais aussi sur notre santé.
Comme le rappelle cette tribune parue dans Le Monde, signée par un collectif de scientifiques, les lumières artificielles ont explosé de presque 84% lors des vingt dernières années. Il en découle quatre conséquences majeures. Tout d’abord, l’exercice de l’astronomie depuis la Terre ferme devient de plus en plus difficile à mettre en place, ce qui implique de fait la nécessité d’utiliser plus de satellites.
D’un point de vue sanitaire, l’horloge interne est perturbée, et les lumières artificielles figurent désormais dans la liste des perturbateurs endocriniens. Dérèglement dans la sécrétion de mélanine, troubles cognitifs, ou encore prédisposition à certaines maladies sont autant de risques existants engendrés par ces pollutions. La biodiversité se trouve également menacée puisque certaines espèces sont particulièrement sensibles à cette lumière et voient donc leur survie menacée. Un fort éclairage constant peut fragmenter les paysages nocturnes, et rendre difficile certains déplacements pour accéder à leur nourriture notamment. Enfin, le gaspillage énergétique qui en résulte, dans le contexte actuel de crise environnementale, n’est pas négligeable. Aux Etats-Unis, l’éclairage extérieur représenterait près de 21 millions de tonnes de CO2 émis par an selon l’association Dark Sky.
Cette initiative peut donc avoir un impact sanitaire et environnemental majeur et on espère la voir dupliquée dans un maximum de villes !
Crédit photo de couverture ©Getty