Si l’on pouvait s’en douter, les études scientifiques étaient jusqu’ici menées à échelle réduite ce qui limitait fortement l’affirmation rigoureusement objective de l’importance de la biodiversité pour la santé mentale. Cette première enquête menée à l’échelle nationale et publiée dans Landscape and Urban Planning atteste aujourd’hui – et c’est d’ailleurs le nom de l’étude – que “ la richesse des espèces est positivement liée à la santé mentale”.
Forts d’une enquête épidémiologique menée sur un panel socio-économique allemand de 30 000 personnes, soit 15 000 ménages, aux profils mentaux et physiques variés, croisé avec des indicateurs géographiques relatifs à la richesse des espèces végétales et aviaires, les chercheurs du Centre Allemands de Recherche Intégrative sur la Biodiversité (IDIV), du Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckberg (SBiK-F) et de l’Université de Kiel (CAU), ont montré qu’une personne vivant dans une région avec de nombreuse espèces de plantes et d’oiseaux différentes se sent mieux mentalement.
Si le lien entre nature et santé mentale est désormais établi, celui entre biodiversité et santé physique reste à démontrer. En effet, bien que l’impact négatif de la pollution sur la santé physique soit depuis longtemps attesté, les scientifiques ont plus de difficulté à établir un lien de corrélation positif direct entre la richesse des espèces présentes et une meilleure santé physique.
Mais la meilleure santé mentale ayant certainement une influence positive sur la santé physique des citadins, il nous reste à espérer que le souhait des chercheurs émis en conclusion de l’étude soit suivi par l’ensemble des acteurs de la fabrique de la ville : “nous espérons que notre étude fournit des preuves tangibles pour employer la richesse des espèces non seulement comme indicateur de la planification de la conservation, mais aussi pour la planification du paysage et pour les politiques de promotion de la santé publique.”
Photo de couverture Daphné Be Frenchie / Unsplash