Connaissez-vous le terme de dernier kilomètre ? Il s’agit de la dernière étape de distribution d’un bien ou d’un service avant d’arriver chez le destinataire. Souvent attribué aux livraisons de commandes à domicile, notamment lors de livraisons alimentaire, et fortement développé par un e-commerce grandissant, le dernier kilomètre dérange.

En effet, il est non seulement le “kilomètre” le plus coûteux, mais il constitue également une forte source de production de gaz à effet de serre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il pèse environ 20% du trafic, occupe 30% de la voirie et il est à l’origine de 25% des émissions de gaz à effet de serre selon le Comité d’analyse stratégique ! Il constitue donc un véritable problème face aux enjeux de développement durable. Mais alors, comment limiter son impact ?

Aujourd’hui, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour atténuer les conséquences négatives issues de ce dernier kilomètre, et notamment dans le cadre des livraisons alimentaires !

Des entreprises de livraison de repas à emporter, à leur arrivée sur le marché, ont d’ailleurs impulsé une dynamique en faveur de l’utilisation du vélo pour lutter face à ce dernier kilomètre. Le but était originellement de livrer toutes les commandes par vélo via des applications mobiles. D’abord pour un aspect pratique, les cycles étant plus rapides à courte distance, il s’agissait aussi d’impulser une nouvelle manière de limiter l’impact écologique engendrée par les livraisons automobiles.

Autre initiative, le principe des vélo-cargos se développe en ville pour répondre à ces besoins logistiques. De nombreux triporteurs investissent les villes. Biocycle par exemple a pour objectif principal de lutter contre le gaspillage alimentaire. Tous les jours, cet acteur pratique la redistribution des invendus alimentaires en vélo. Un principe que l’on retrouve aussi à New York avec City Harvest.

Afin de limiter le dernier kilomètre, et permettre des déplacements moins consommateurs en carbone, certains misent sur le transport fluvial des denrées alimentaires. Depuis 2012 à Paris, par exemple, la franchise Franprix a mis en place l’initiative “Franprix en Seine” qui consiste à acheminer chaque jour plusieurs dizaine de conteneurs par barge contenant des aliments pour approvisionner les supermarchés. Cette démarche du groupe Casino s’inscrit dans une volonté de limiter l’impact écologique que peuvent avoir les modes de livraisons plus “standards”, et de réduire ainsi l’usage routier dans le transport des marchandises. Ainsi, la livraison par voie fluviale permettra à terme d’éviter 450 000 km routiers par an, soit 14 000 heures de présence de poids lourds sur le réseau francilien !

En prenant en considération ses initiatives écologiques alimentaires, les impacts du dernier kilomètre pourraient se voir fortement réduits. Alors pour propulser cette lutte à une échelle plus grande, ne serait-il pas pertinent d’encourager le déploiement de ces solutions ?