La ville moyenne d’Arles, dans le sud de la France, était déjà très célèbre et visitée pour son patrimoine très riche, fait de théâtre antique, d’arènes et d’évènements culturels comme les Rencontres de la Photographie. Mais depuis la semaine dernière, ce patrimoine s’est enrichi d’un impressionnant nouveau bâtiment de 56 mètres de haut : la tour Luma, dessinée par le célèbre Frank Gehry. La patte de l’architecte déconstructiviste se reconnaît d’un coup d’œil, bien qu’il dit avoir cherché à s’intégrer pleinement à l’urbanisme et à l’histoire locale. On retrouve cette attention au niveau de la base de la tour, transparente et circulaire, comme un hommage aux arènes datant de l’époque romaine.

Le nom de cette tour nous vient de la fondation Luma, dirigée par la collectionneuse et mécène Maja Hoffmann, qui s’est lancée dans ce projet il y a plus de dix ans maintenant avec l’appui de l’ancienne majorité municipale. L’objectif était alors d’utiliser d’anciens locaux de la SNCF pour proposer l’ implantation d’un lieu artistique à fort rayonnement, dont la tour, tout récemment inaugurée après plus de sept ans de chantier, serait le fer de lance.

Photo Baptiste Buisson/Unsplash

Elle accueille déjà une partie de la collection de la fondation Luma, que ce soit des archives photographiques ou des œuvres plastiques. De plus, des artistes contemporains exposent déjà certains de leurs travaux, comme une imposante structure rose imaginée par Frank West ou un toboggan gris géant à la base de la tour.

Une question se pose alors rapidement : Arles va-t-elle connaître un destin similaire à la ville de Bilbao ? C’est à partir de l’inauguration du musée Guggenheim par Frank Gehry que la capitale de la Biscaye a pu bénéficier d’un important marketing territorial qui l’a fortement dynamisé. Pas pour le maire Patrick de Carolis qui met en avant le reste du patrimoine arlésien, permettant à la ville de ne pas se reposer sur un seul élément. Il ne nous reste qu’à observer attentivement les résultats qu’aura cette nouvelle installation sur le tourisme et l’attractivité de la ville, ainsi que les premières critiques qui fusent déjà contre la Gehry’s Touch.

Photo de couverture Baptiste Buisson/Unsplash