Les femmes colombiennes dédient 5h30 par jour à des tâches domestiques sans aucune rémunération. Si ce travail était au contraire pris en compte comme n’importe quelle autre activité, il représenterait pas moins de 13% du PIB. Ce résultat d’une étude nationale conduite en 2017 est venu abonder dans le sens de demandes portées depuis des décennies par des féministes du monde entier, et notamment par Claudia López, maire de la capitale colombienne élue en 2019. 

Depuis son élection, la ville s’est dotée d’un système municipal du “care” — c’est-à-dire du soin — en octobre 2020 pour aller vers un meilleur équilibre de charge de travail entre les femmes et et les hommes. Pour cela, les besoins des femmes sont mis au cœur de l’action publique, et différents principes ont été mis en place pour faciliter leur vie. 

Il s’agit, par exemple, de faire en sorte que tous les services leur soient accessibles à 800 mètres de leur logement, de leur donner accès à des consultations psychologiques et à un soutien juridique en cas de violence, ou encore de faire en sorte que les activités qui leur sont proposées se déroulent en même temps d’animations pour les enfants.

L’idée est donc d’organiser ce système de care à l’échelle d’un quartier plutôt que de la ville toute entière, ce qui permet également aux femmes de se rencontrer et de tisser des liens forts. Bogota projette alors de monter jusqu’au nombre de 19 de ces centres dans le cadre du nouveau plan d’urbanisme de la ville. Mais ces centres sont aussi destinés en partie pour les hommes, qui peuvent y suivre des formations et des cours pour apprendre à s’occuper des enfants et à réaliser certaines tâches ménagères, afin de libérer les femmes.

À l’avenir, on sera très attentif aux nouvelles innovations que proposera la ville de Bogota, en pointe sur la question d’égalité de genre !

Photo de couverture Random Institute/Unsplash