La très controversée marque chinoise Huawei a réussi à s’intégrer progressivement en Serbie, en fournissant des caméras intelligentes aux autorités de la capitale. 

Belgrade est alors devenu le nid de plus de 1 200 caméras dotées d’un logiciel de reconnaissance faciale. Bientôt, elles seront 8 000. 

Le projet “Belgrade, ville sûre” n’est pas en voie de rassurer les habitants de la capitale, bien au contraire. En filmant constamment les rues et les mouvements des serbes, ce n’est pas seulement leur vie privée qui est menacée : c’est aussi le droit à l’anonymat, la liberté d’expression et le droit à se réunir ou manifester.

Ce n’est pas étonnant que la Chine se soit implantée dans le pays avec autant d’aisance. Etant donné que la Serbie ne fait pas partie de l’Union Européenne, la grande puissance mondiale n’a pas à se préoccuper de respecter les normes européennes. Il a été néanmoins étrange pour les citoyens de constater que la ville avait acheté ces caméras et installé le dispositif avant même de travailler sur une législation qui permettra d’encadrer son utilisation. 

Le fondation serbe SHARE est connue pour sa grande base de données des violations des droits numériques dans les pays d’Europe du Sud-Est. Elle a donc d’ores et déjà enregistré et référencé les caméras de vidéosurveillances connues à ce jour installées à Belgrade. 

Entre sécurité et surveillance de masse, il n’y a qu’un pas. Il serait dangereux pour Belgrade de le franchir. 

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