Selon une étude réalisée par UTOPIE, le métabolisme alimentaire de nos territoires peut sembler absurde : en moyenne, sur les 100 aires urbaines analysées, 98% de l’alimentation est composée de produits agricoles « importés » alors que dans le même temps 97% des produits agricoles locaux sont « exportés ». Certaines municipalités cherchent à améliorer ce constat, à l’instar de Valence, Avignon ou Nantes, toutes trois sur le podium du classement des des aires urbaines élaboré par UTOPIE.
Si viser l’autonomie totale ne semble ni souhaitable, ni envisageable, il est toutefois important d’améliorer les marges de progression de nos villes afin de répondre à de nombreux enjeux de résilience des territoires: réduire les émissions de CO2 liés aux transports, sécuriser les approvisionnements, créer de l’emploi sur le territoire, développer du lien social (une économie locale plus inclusive)…
Ainsi, Nantes paraît bien avoir compris ces enjeux comme en témoigne la nouvelle serre-pépinière expérimentale installée sur le toit d’un immeuble de logements sociaux. Cette initiative présente un double objectif: « le projet permet à la fois de cultiver des légumes et de préchauffer l’eau des 24 logements pour réduire les consommations d’énergie », explique Boris Nauleau du cabinet nantais Claas Architectes, maître d’œuvre de l’ensemble. Effectivement, sur le point énergétique, des capteurs solaires sont installés afin de produire de l’eau chaude pour les habitants de l’immeuble.
Aussi, il ne faut pas oublier, la portée sociale du projet. Selon Fari Salimy, déléguée de l’association de locataires, « C’est un très beau projet, dont on est fier dans le quartier. Il faudrait pouvoir en faire d’autres. Les habitants apprécient de se retrouver autour du jardinage, de pouvoir déguster des légumes frais. Ça crée du lien social »
Nantes participe, de cette manière, aux expérimentations urbaines en termes d’agriculture. En espérant que d’autres projets verront bientôt le jour !
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