Comme tous les bailleurs, Anne de la Baume sélectionne les futurs résidents de sa propriété sur la base des revenus…. mais à la différence de quasiment tous les autres, elle sélectionne ceux qui ont les plus faibles. Un acte de solidarité permis par sa grande fortune qui lui a permis d’investir dans le rachat d’un hôtel particulier au cœur de Lille. Son objectif ? Y mener d’importants travaux de rénovation et louer ses différents appartements de grande qualité (huit studios et trois T3 en colocation) pour seulement 15€ le mètre carré, tout compris. 

Aujourd’hui, cette villa rénovée du Vieux Lille permet donc d’héberger des salariés précaires, des étudiants, des sans-abris, des personnes âgées et des étrangers dans des logements tout équipés, sans qu’ils aient besoin de payer une caution ou de présenter des garants.  Villa Village, c’est la confiance qui prime. Des espaces communs ont aussi été aménagés afin de favoriser les échanges entre les différents résidents aux parcours parfois très difficiles, en imitant la sociabilité des petits villages, comme on peut l’entendre dans ce reportage radio diffusé sur France Inter.

La philanthrope cherche à développer ce modèle sur tout le territoire français, à travers l’action de sa fondation et la diffusion d’une charte en cours d’élaboration. À l’automne prochain, elle cherchera à convaincre d’autres personnes fortunées de répliquer ce type de résidences. Elle lance également un appel à toutes les mairies du pays pour développer des résidences intergénérationnelles à partir de leur patrimoine. Une belle initiative solidaire qui interroge cependant : ne devrait-on pas réussir à proposer un logement décent pour tous sans dépendre de la générosité de quelques-uns ? Comment développer plus massivement ce type d’initiatives et apporter des alternatives plus variées aux logements sociaux classiques dans nos villes ?

Photo de couverture « Maisons du rang des Arbalétriers place aux Bleuets à Lille (Nord) ©Velvet/Wikipédia