“Un endroit magique de rencontre avec la nature et le vivant”, voici comment est perçue la bergerie des Malassis par des habitantes de Bagnolet, familières du lieu où elles aiment emmener leurs enfants ou passer du bon temps. Elles se sont ainsi mobilisées afin d’écrire une tribune parue dans le journal Le Monde où elles sollicitent l’attention de la Première Ministre Elisabeth Borne afin qu’elle intervienne rapidement pour sauver le lieu. 

Cette bergerie représente un endroit “safe” et intergénérationnel pour les femmes de ce quartier populaire. Des rassemblements festifs y avaient lieu, où jamais aucun comportement sexiste ou déplacé n’a été relevé. Pour les plus jeunes, il constitue un espace important de (re)connexion à la nature dans une ville marquée par le béton.  Cueillette de framboises, aires de jeux, poules et chèvres créent un espace ludique, de rencontre et de mixité précieux. Contrairement aux espaces traditionnels qu’on retrouve généralement pour les enfants, la structure n’est pas marquée par un espace central réservé aux jeux de ballons dont les filles se retrouvent souvent exclues. 

Pour cela, le lieu est défendu coûte que coûte par les femmes du quartier depuis près de 11 ans, terreau d’éco-féminisme et de sororité. L’argument mentionné est alors “l’attachement collectif” pour ce lieu, voué à être remplacé par un complexe scolaire géant et impersonnel, dans une ville où l’on retrouve une densité urbaine particulièrement élevée. En effet, avec 14 000 habitants au kilomètre carré, contre 6 424 en moyenne en Seine Saint Denis, Bagnolet est une ville très dense avec peu d’espaces verts. 

Photo de couverture : ©Guilhem Vellut via Flickr