En France, une trentaine de villes sont concernées. Chacune d’elle a mis en place une Zone de protection de l’air (ZAP), un périmètre dans lequel la circulation des voitures les plus polluantes est interdite en cas de pic de pollution de l’air. Cet arrêté permet alors aux préfets d’agir, puisque ce sont eux qui prennent les mesures nécessaires en fonction de la qualité de l’air constaté. La vignette Crit’Air, qui qualifie la pollution émise par les véhicules en fonction de l’année de leur immatriculation, est alors obligatoire quelques jours dans l’année.

pollution zone restriction

Paris est allée plus loin, avec la création d’une Zone à circulation restreinte (ZCR), qui rend obligatoire la vignette Crit’Air et interdit aux véhicules les plus polluants de circuler en semaine de 8h à 20h depuis 2017.

En 2015, l’appel à projet nommé “Villes respirables en 5 ans” proposait une aide financière aux villes participantes pour la mise en place d’expérimentation visant à restreindre la circulation automobile. 25 villes françaises lauréates s’engagent dès 2020 à mettre aussi en place des mesures pour améliorer la qualité de l’air. Certaines optent aussi pour déployer une Zone de circulation restreinte, notamment les métropoles de Strasbourg, Lille, Grenoble et Lyon. Un tel périmètre se doit d’être mis en place après une période de 6 mois de concertation avec les acteurs locaux et les communes avoisinantes.

Des mesures pas toujours évidentes, comme le constate Lille et Lyon, où les forces de l’ordre préfère dans ces premières années d’application la prévention auprès des habitants, même si quelques sanctions sont déjà prises. Le même constat s’est fait en Espagne, où suite à l’option d’une nouvelle ordonnance sur la mobilité durable, Madrid a laissé 4 mois aux usagers pour s’habituer à ce fonctionnement. Alors que la mesure a été adoptée fin octobre 2018, les sanctions ne seront effectives qu’en mars pour les conducteurs qui ne respecteront pas le périmètre préserver, nommé Madrid Central.

Un temps long qui s’explique par la difficulté d’appliquer ce type de démarches qui demandent en amont une sensibilisation et des explications aux citoyens, car leur succès repose sur un changement des usages et des habitudes. D’ailleurs, la ville de Madrid a davantage misé sur un quartier où les piétons et les cyclistes sont déjà favorisés, ainsi que les transports publics, afin d’aider cette transition.

La lutte contre la pollution de l’air n’est pas chose aisée, et les dispositifs tels que les Zones à circulation restreinte peuvent exclure certaines populations fragiles qui n’ont pas les moyens d’acheter un véhicule peu polluant, s’ils ne sont pas accompagnés d’alternatives. Cependant, cette évolution reflète que les initiatives en faveur d’une meilleure qualité de l’air font leur son chemin dans les politiques urbaines des villes d’Europe et d’ailleurs. En espérant que demain, les particules fines ne soient plus qu’un vieux souvenir pour nos narines.

Crédit photo de couverture ©Veit Hammer via Unsplash