Les terrasses éphémères sont-elles un formidable outil pour développer de nouveaux usages de nos espaces publics, plus partagés et créatifs ? Ou au contraire sont-elles plutôt une source de nuisances pour des riverains excédés ? Tout dépend de votre interlocuteur. Quoi qu’il en soit, la mairie de Paris a fait le choix de pérenniser un dispositif qui avait été annoncé comme éphémère.

Il y a quelques mois, un concours avait même été organisé pour inciter les restaurateurs à concevoir des terrasses esthétiques et harmonieuses avec leur environnement, tout en garantissant la propreté et les bonnes relations avec le voisinage. Cette tentative de limiter les désagréments n’a pas suffi à convaincre les associations de riverains de se mobiliser contre ces terrasses.

Le compte Twitter @Terrasses_75 fait partie de ces parisiens en colère, et s’est lancé dans la colossale tâche de recenser toutes les demandes d’extensions déposées à la mairie de Paris, pour les analyser, les cartographier et les commenter. Selon lui, ces nouvelles demandes concernent pas moins de 140 000 mètres carrés d’espace, soit un doublement de la surface actuelle des terrasses parisiennes.

Il reste à savoir combien de demandes parmi les 6 800 envoyées à la Mairie de Paris obtiendront gain de cause. Puisque cette dernière exige bien évidemment certaines conditions précises : le maintien d’un mètre soixante de passage pour les piétons, une limitation du nombre de places de stationnement annexées à leur façade, ou encore l’interdiction des toits, de publicité et de palettes pour éviter les pires expériences. De plus, la ville a demandé aux cafés comme aux bars de jouer le jeu et de fermer leurs terrasses à partir de 22h chaque soir. Cette décision constitue alors une expérimentation urbaine à très grande échelle, qu’on observera avec beaucoup d’attention dans les mois et années à venir.

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