L’art au service du logement pour tous

Quelles que soient la discipline, les techniques utilisées, les époques ou encore les sujets traités, l’art est un outil percutant pour celles et ceux qui souhaitent partager leur engagement politique. Puisant dans les ressources d’une grande diversité de moyens d’expression, les artistes créent, revendiquent, informent, sensibilisent, accusent ou encore embellissent des faits de société. Certains mettent à profit leur art pour protester contre ce qu’ils considèrent comme des injustices. D’autres s’en servent comme des instruments de propagande. Les ambitions qui rythment la création d’œuvres sont nombreuses et diverses, et la thématique de l’habitat structure, depuis des décennies, bon nombre d’entre elles.

La littérature, dans un premier temps, a permis à des écrivains à l’instar de Victor Hugo, qui dénonçait en 1851 l’insalubrité des logements ouvriers dans son discours sur les caves de Lille, ou à des philosophes tel qu’Henri Lefebvre, notamment dans son ouvrage visionnaire Le droit à la ville publié en 1968, de s’engager en faveur d’un accès équitable au logement pour tous. Le cinéma a, lui aussi, favorisé l’émergence de prises de position, et parfois de conscience, comme celles des cinéastes Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, retraçant la résistance d’habitants face à la future démolition de la cité Gagarine, dans leur long métrage éponyme, ou celles de Thomas Kruithof et de son équipe, plongeant les spectateurs dans “la réalité des copropriétés dégradées » dans “Les promesses”.

Couverture de l’album “Deux frères” du groupe PNL étendue sur une façade de l’immeuble Gagarine © Wikipédia - Art, engagement politique et habitat : Focus sur la photographie

Couverture de l’album “Deux frères” du groupe PNL étendue sur une façade de l’immeuble Gagarine © Wikipédia

Un outil de compréhension et de transmission d’enjeux sociétaux dont d’autres acteurs, institutionnels et associatifs, ont rapidement constaté l’efficacité. C’est le cas de la Fondation Abbé Pierre, luttant contre le mal-logement et l’exclusion des plus démunis depuis 1992, qui appréhende l’art comme une réelle opportunité pour fédérer une communauté autour d’un projet de solidarité. La fondation organise, entre autres, le festival “Abbé Road”, mettant sur le devant de la scène de célèbres figures du street art à l’instar de JonOne, ou bien du rap français comme Rim’K, qui soulignait dès les années 1990, avec le groupe 113, les problématiques liées aux conditions de vie des grands ensembles. L’événement, grâce à la mobilisation de ces artistes, permet conjointement d’apporter une certaine visibilité à la structure, et de récolter des fonds à destination de ses bénéficiaires. Des soutiens humains et financiers nécessaires à la pérennité des actions de l’association.

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