Les premiers sur la liste à envisager des solutions architecturales aquatiques en réponse à la montée des eaux, pourraient bien être les îles Maldives et les îles Tuvalu, condamnées à disparaître d’ici un siècle. En allant plus loin dans les prédictions, ce sont la majorité de nos villes qui sont menacées : New York, San Francisco, Miami, Rio de Janeiro, Alexandrie, Tombouctou, Shanghai, Bangkok, Amsterdam et bien entendu Venise…
Parmi les architectures proposées, les îles artificielles répondent bien aux enjeux d’un engloutissement massif de nos villes. En effet, ces projections supposent que plusieurs dizaines à centaines de millions d’habitants perdront leurs habitations et les infrastructures qui vont avec d’ici à 2050, induisant ainsi une augmentation des migrations. Parallèlement à ce phénomène, des villes littorales de plus de 10 millions d’habitants, comme New York, coulent progressivement tout en étant déjà confrontées au manque de terrains constructibles. Alors, comment accueillir plus d’habitants avec moins d’espaces terrestres ? Les villes flottantes se présentent comme une solution à cette pression toujours plus forte. Mais au-delà de l’image peut-on vraiment vivre sur l’eau, et si oui quels sont les caractéristiques de la réussite d’un tel mode de vie ?
Les îles flottantes, une réponse durable aux enjeux urbains contemporains ?
Pour l’ingénieur civil Rutger Graal et un des fondateurs de l’agence Blue21, l’un des défis contemporains est de désengorger les villes terrestres, déjà polluées à outrance et de limiter leur expansion en colonisant le vaste espace des océans. Bien que l’idée de désengorger les villes pour lutter contre la pollution soit louable, il est utile de rappeler que la mer n’est pas si vierge qu’il le prétend étant déjà victime de nombreux pillages dus à la surpêche dont les conséquences se traduisent par la destruction des fonds marins. D’après le WWF : “les pratiques de pêche actuellement privilégiées sont responsables d’environ 38,5 millions de tonnes de prises accessoires chaque année”. Sans parler de la pollution que nous infligeons à ces écosystèmes, autant par les hydrocarbures du fait de nos déchets, notamment plastiques, qui envahissent toujours un peu plus ces milieux marins. Finalement vivre sur la mer ne serait viable qu’à condition de ne pas reproduire les dégradations et les dérives faites sur Terre.
Mais comment ? Vivre sur l’eau répond peut-être à des problématiques liées à la bétonisation des terres et à la disparition progressive de la biodiversité, mais cela ne répond pas à celles des activités économiques qui doivent alimenter les populations, qu’elles vivent sur les océans ou sur la terre ferme. Demain, les peuples installés sur l’eau vivront-ils uniquement des ressources marines dont l’écosystème est déjà fragile ou faudra-t-il aussi penser des infrastructures flottantes pour les activités agricoles ? Plus largement, comment intégrons-nous dans nos réflexions pour des villes sub-marines, les activités humaines comme la santé, le logement, les infrastructures ?
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Photo de couverture : Projection d’une communauté flottante à Makoko – © NLE