En une trentaine d’années, Växjö a réussi l’ambitieux paris qu’elle s’était fixé, celui de réduire ses émissions de gaz à effets de serre de manière considérable. À l’heure où les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles dans notre quotidien, et où une réelle prise de conscience des enjeux écologiques devient nécessaire, la ville de Växjö nous prouve qu’il est déjà possible d’atteindre les objectifs fixés par la COP 21, qu’environ 200 pays ont signé dans le but d’éliminer toutes émissions de gaz à effet de serre entre 2050 et 2100.

Dans un monde qui peine à prendre le virage radical et prometteur qu’a décidé d’emprunter Växjö, quels enseignements pouvons-nous tirer de cette ville moyenne de 60 000 habitants engagée dans une transition écologique certaine ?

Un déclic écologique qui engendre trente ans de politiques durables

C’est dans les années 1970 que la ville de Växjö opère une réelle prise de conscience écologique. Dans une époque où les préoccupations climatiques n’étaient pas encore d’actualité, la ville établit un constat : le fort développement industriel et agricole de la région au cours du 20ème siècle a pollué l’ensemble de ses sites. Les effets sont alors visibles, avec par exemple le dégel des lacs voisins qui dévoile un désastre écologique d’ampleur pour la région. De plus, la pollution de leurs eaux a un impact alarmant sur la faune et la flore locales. En réaction, les premières actions sont entreprises par les pouvoirs politiques locaux avec une volonté ambitieuse, celle de s’affranchir des énergies fossiles dans le but de faire complètement disparaître les émissions de gaz à effet de serre produites par l’activité urbaine.

Cet éveil sur les problématiques environnementales va être le déclencheur et le moteur de trente ans de mise en pratique de politiques d’aménagement durable dont les résultats sont visibles de manière considérable aujourd’hui, puisque de 1993 à 2016 les émissions de dioxyde de carbone de la ville sont réduites de 58 % (soit un passage de 4,5 tonnes à 1,9 tonne par habitant par an). Un bilan contraire aux tendances internationales où l’on atteint un record avec 5 tonnes d’émissions par habitants par an.

Les efforts fournis et les résultats obtenus par la ville de Växjö s’inscrivent plus largement dans une dynamique nationale. En effet, depuis le 1er Janvier 2019, la Suède a adopté une loi climatique ambitieuse dont le but est de contraindre les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des transports à des mesures écologiques sévères pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2045. Le pays possède également la taxe carbone la plus élevée du monde avec un prix de 147€ par tonne de carburant contre seulement 44,6€ en France. D’après le rapport “Energy Transition Index 2018” réalisé par WEforum, ces mesures volontaristes classent la Suède en tête des 114 pays référencés pour leur progression dans la transition énergétique. La France y apparaît en 9ème position, avec une moyenne d’émission de 4,5 tonnes de CO2 par habitant, soit un résultat 2 fois plus élevé que pour la ville de Växjö.

Les résultats spectaculaires de Växjö lui offrent le statut de ville pionnière pour ses politiques énergétiques vertueuses, et une reconnaissance européenne en terme d’innovation écologique. D’ailleurs, elle s’est vue attribuer en 2007 le prix européen de l’énergie durable, grâce à l’innovation de ses infrastructures et ses travaux sur la recherche de bio-carburant. Un prix qui vise à récompenser les villes qui réfléchissent et mettent en place des avancées majeures en faveur des énergies renouvelables.

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Photo de couverture : La ville de Växjö, l’alliance entre modernité et tradition pour une transition écologique réussie ©Axels_nöjesfält