Le constat est simple, nous avons de moins en moins de temps à accorder aux autres : les rythmes de vie imposés par une société où tout va de plus en plus vite, où l’utilisation de nos temps de vie doivent être au maximum optimisés, ne nous laissent plus beaucoup de temps pour discuter avec les gens qui nous entourent. Viennent s’ajouter à cela, le développement des modes de communication digitale, qui semblent prendre le pas sur les sociabilités locales : il est désormais quasiment plus naturel de prendre des nouvelles d’une personne habitant à des milliers de kilomètres de chez nous, que de notre voisin de palier. Pourtant, les relations de voisinage sont souvent au cœur des préoccupations d’un bon nombre d’urbains : qu’elles soient bonnes ou mauvaises, elles ont une forte influence sur notre bien-être quotidien. Mais quels sens prennent-elles aujourd’hui ? Voisine-t-on comme le faisaient nos ancêtres ? Qu’apportent réellement les relations de voisinage à nos façons de pratiquer la ville ?

Le voisinage, une échelle locale valorisée depuis de nombreux siècles

L’échelle du quartier a toujours eu une forte importance dans la vie quotidienne de nos villes. Historiquement, chacun d’entre-eux était marqué par une fonction, et un type de population. Résider dans un certain type de quartier était révélateur d’une appartenance à une communauté où chacun se côtoyait, se connaissait et échangeait. L’arrivée de l’ère industrielle au cœur des espaces urbains a eu un double effet. Dans un premier temps, l’industrialisation des villes a permis la création d’utopies sociales : des cités ouvrières, phalanstères, ou encore familistères, tous sont des lieux où la cohabitation entre différentes familles travaillant dans les usines implantées à proximité, et où les relations entre voisins ont été fortement induites par la mise en commun d’espaces.


Pavillon central du familistère de Guise (02) finit en 1883, accueillait en tout 500 appartements ©Velvet sur Wikimedia commons

Mais l’industrialisation des villes a également amplifié le nombre de personnes qui y résidaient. Les faubourgs des villes se sont peu à peu transformés et l’importance donnée à l’échelle des quartiers s’est elle aussi peu à peu estompée. En se densifiant, la ville s’est dotée de nouvelles formes de bâti : des immeubles plus hauts, plus larges, plus longs, au sein desquels le nombre de logements a augmenté, ce qui a eu pour impact une diminution progressive de l’interconnaissance de leurs résidents.

Aujourd’hui, il semblerait qu’on ne “voisine” plus en ville. Par manque de temps, par manque d’envie, bon nombre de citadins ne connaissent pas les personnes qui habitent le même immeuble qu’eux. Les attentes liées aux relations de voisinages peuvent d’ailleurs être extrêmement variées selon les personnes : pour certains, un bon voisin sera un voisin qu’on ne voit pas, qui ne fait pas de bruit et qui n’est pas dérangeant, pour d’autres, il s’agira de l’inverse puisqu’un bon voisin sera celui avec qui une relation se sera établie, une personne serviable et présente.

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