Fédérer les habitants du quartier autour du projet

Le centre Social Imagine de Mons-en-BarƓul fait preuve d’inventivitĂ© pour regrouper les habitants du quartier de Nouveau Mons marquĂ© par sa prĂ©caritĂ© sociale. En installant un poulailler en bas des tours, ils ont rĂ©ussi Ă  impliquer des habitants et des collĂ©giens du quartier Ă  sa construction et Ă  sa gestion depuis 2 ans. Le terrain, prĂȘtĂ© par le collĂšge Rabelais situĂ© Ă  cĂŽtĂ©, a Ă©tĂ© divisĂ© en 4 lopins de terres cultivables et un poulailler. Les habitants du quartier ont Ă©tĂ© conviĂ©s Ă  son amĂ©nagement, les Ă©lĂšves de 4Ăšme et 3Ăšme SEGPA (sections d’enseignement gĂ©nĂ©ral et professionnel adaptĂ©) du collĂšge ont fabriquĂ© le poulailler ainsi que les bungalows des jardins partagĂ©s. Une association, nommĂ©e Jardins et Partage, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  cette occasion pour faciliter l’entretien et l’animation de cet espace collaboratif. Son objectif ? CrĂ©er des liens entre les habitants, le centre social et le collĂšge grĂące aux poules.

Quand la sensibilisation Ă  la gestion des dĂ©chets “pond des Ɠufs”

L’amĂ©nagement du potager et du poulailler a Ă©tĂ© pensĂ© dans un but bien prĂ©cis : celui de responsabiliser le voisinage aux dĂ©pĂŽts de dĂ©chets sur la voie publique. En effet, le quartier de Nouveau Mons, est frĂ©quemment confrontĂ© Ă  un problĂšme : ses rĂ©sidants jettent leurs dĂ©tritus par les fenĂȘtres des appartements, provoquant alors de forts problĂšmes d’insalubritĂ© sur l’espace public. La mise en place collective du poulailler a surtout permis de sensibiliser les habitants : les poules sont nourries avec les dĂ©chets alimentaires du voisinage. En Ă©change de la dĂ©pose des dĂ©chets et d’un coup de main, les locataires peuvent ainsi repartir avec les Ɠufs pondus par les poules !

L’agriculture urbaine comme ambition pour la mĂ©tropole lilloise

Le projet a Ă©tĂ© soutenu et financĂ© par la MEL (MĂ©tropole de Lille) qui s’est donnĂ©e comme objectif de soutenir l’agriculture urbaine dans son territoire. Elle a ainsi aidĂ© la concrĂ©tisation de 90 projets visant Ă  la rĂ©duction des dĂ©chets et Ă  la valorisation de l’agriculture pour un montant total de 400 000 euros. Le centre social de Mons-en-BarƓul a, quant Ă  lui, pu bĂ©nĂ©ficier de 6 000 euros pour l’amĂ©nagement du terrain, l’achat du matĂ©riel nĂ©cessaire et des poules.

L’installation de poules au pied des tours a eu une effet extrĂȘmement positif sur les liens entre les habitants du quartier, mais Ă©galement sur leurs pratiques. Une façon ludique et crĂ©ative de sensibiliser la population Ă  travers la rĂ©-introduction animale en ville. Une rĂ©-introduction qui aurait grand intĂ©rĂȘt dans les villes oĂč les seuls animaux prĂ©sents sont souvent vu comme des nuisibles (pigeons, rats et autres bestioles). Pourtant, la prĂ©sence animale peut Ă©normĂ©ment apporter Ă  la ville : Ă  Grenoble, comme dans d’autres villes, on a par exemple choisi d’utiliser la prĂ©sence de moutons pour brouter la pelouse des parcs et de la colline de la Bastille, lĂ  oĂč un engin mĂ©canique ne peut pas passer. EspĂ©rons que ce type d’initiatives continuent d’inspirer les urbains pour plus d’écologie et d’animalitĂ© dans nos villes !

Crédit photo de couverture ©Jason Leung via Unsplash