Le projet en question, baptisé “opening the edge”, ce qui pourrait signifier “ouvrir les horizons” ou “ouvrir les frontières”, doit permettre de recréer de la cohésion sociale au sein du quartier et de favoriser un accès équitable à l’espace public. Dans le Sud de Manhattan, un mouvement de gentrification a en effet créé une rupture entre les habitants historiques des inner cities, les quartiers plus pauvres de la ville, situés en plein centre-ville, et les habitats de luxe qui leur font désormais face. Pour favoriser l’échange entre ces deux mondes en plein New-York, le projet veut réhabiliter les espaces verts qu’ils partagent : mobiliers urbains et végétalisation doivent être un prétexte à la rencontre.
Un travail d’architectes, de paysagistes et de scénographes va être réalisé : des installations culturelles vont voir le jour en plein air -scènes de spectacles, lumières…-. Des espaces verts et une place vont également être réaménagés avec du mobilier urbain -bancs, aires de jeux-. Une habitante témoigne : “faire tomber les barrières et pouvoir marcher dans cet espace aujourd’hui inutilisé nous donne de la liberté. Cela impulse un nouveau mouvement qui pourrait bouleverser nos cultures”. Le type de culture qui pourrait bien être bouleversé, c’est l’entre-soi qui règne dans le quartier. En imaginant l’espace vert comme une “couture” et non pas une “coupure”, les habitants du quartier seront amenés à nouer de nouveaux liens.
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Le projet, financé par l’office du logement de New-York (la NYCHA) à la hauteur de 1 million de dollars, se déroule en deux phases. La première (2016-2018) consistait à dessiner et imaginer de nouveaux espaces verts au sein des Lillian Wald House (Sud de Manhattan). La deuxième, phase actuelle (2018-), consiste à construire les espaces verts tels qu’ils ont été imaginés lors de la première phase. Pendant toute la durée du projet, la concertation des habitants et des acteurs locaux s’est imposée comme un pilier de réussite. Par exemple, un groupe d’habitants s’est engagé pour réaliser le projet. Nicolas Bloom, professeur en politique dans le collège de Hunter, témoigne ainsi : « C’est un beau projet car il peut augmenter la valeur que les habitants donnent à leur quartier, mais seul l’investissement personnel des habitants fera que l’espace sera entretenu »,
Les travaux devraient commencer bientôt. En attendant de voir le projet émerger de terre, on vous invite à aller jeter un coup d’œil sur le site de l’association, ici.
Photo de couverture Josh Appel via Unsplash