Roland c’est…

Un diagnostic sévère sur l’hygiénisme, l’architecture fonctionnaliste, la reconstruction, la logique du plein, l’absence d’une pensée urbaine, celle du vide…

Une vision résumée par la formule « créer des lieux pour fabriquer des liens ». Elle-même fondée sur l’identification de la ville comme défi du XXIe siècle. Le droit à l’urbanité comme horizon de la démocratie, voire de la civilisation.

L’intuition du faire avec le déjà-là tant d’un point de vue urbain, la sédimentation de la ville qui se reconstruit sur elle-même, que d’un point de vue strictement architectural, recyclage et réemploi des matériaux.

La pertinence de vouloir associer les habitants à la définition de leur cadre de vie, de se définir comme un intellectuel fabricant.

La continuité et la cohérence d’une pensée et d’une pratique qui se déploient sur un demi-siècle, pas à pas, le long d’un fil qui va du remodelage à Banlieues 89 au Grand Paris sans oublier ni la poésie, ni la littérature.

Un esprit libre et ouvert qui s’incarne par une capacité à inventer, un engagement au point d’être identifié comme un enragé du décloisonnement des disciplines et un insurgé du droit à l’urbain.

La générosité et l’empathie. Sur ces points il y a unanimité…

Il est impossible de conclure ce court article sans insister sur l’intérêt, l’urgence de réactiver aujourd’hui le projet, dont avec d’autres il a été le porteur, de fondation d’une École des Hautes études urbaines. Projet qui en son temps à sombrer dans les méandres des intrigues politiques, mais qui garde toute sa pertinence et pourrait rebondir dans une version actualisée à l’aune des défis de notre époque.

Enfin à titre personnel, je souhaite ici souligner que depuis le début des années 70 jusqu’à aujourd’hui, de Vive la Révolution à l’édition Impressionnisme Urbain, Roland a été pour moi un exemple, une lumière. Je lui suis redevable pour toujours.

Merci Roland.

Je suis sûr que, incorrigible, tu as déjà entrepris de remodeler le Paradis.

Marc Vaye

Paris, le 3 juin 2023.