Le biomimétisme s’inspire du vivant afin de mettre en place des systèmes productifs et technologiques performants. Depuis des milliards d’années, les différents écosystèmes ont su trouver des solutions pour s’adapter aux changements environnementaux. Si les êtres humains ont eu tendance à penser que seul le progrès technique peut résoudre des problèmes, c’est seulement depuis le milieu des années 1990 que l’on commence à réellement prendre conscience que de nombreuses solutions sont déjà présentes autour de nous, dans ce qu’on appelle communément la nature. 

C’est le cas des chercheurs de l’université de Toronto qui se sont emparés de l’intelligence biologique du krill. A première vue, il s’agit d’un petit crustacé vivant dans les fonds marins et ressemblant à une crevette. Bien qu’il ne semble donc pas si exceptionnel que cela, il présente des caractéristiques impressionnantes qui pourraient avoir de véritables impacts sur nos bâtiments, notamment en termes de confort et d’économie d’énergie. Plus concrètement, dans un article scientifique récent, des chercheurs expliquent que le krill dispose de pigments stockés dans sa peau pour se protéger du soleil. Quand il sent que le niveau de lumière devient trop élevé, le cerveau envoie un signal à ces petits points de pigments, afin que la peau puisse changer de couleur.

Les chercheurs de l’université de Toronto ont alors développé un produit synthétique qui agirait de manière similaire sur les façades, en filtrant les rayons de soleil pénétrant dans l’édifice. Ainsi, l’éblouissement pourrait être réduit et l’intérieur refroidi. La consommation d’énergie, quant à elle, pourrait être réduite de plus de 30%, selon leurs modèles. Le biomimétisme représente alors un outil précieux pour construire davantage en accord avec les enjeux écologiques de demain. D’autres spécialistes se sont penchés sur le sujet, c’est le cas de l’architecte Mike Pearce qui s’est inspiré des termitières dans le but de construire un bâtiment autonome à 90%.

Crédit image ©The Sun and Doves/Øystein Paulsen via Flickr