Dans le monde entier, l’avion a de plus en plus mauvaise presse, attaqué notamment pour son impact très important sur le réchauffement climatique. Un désamour si fort qu’un nouveau mouvement est apparu il y a quelques années en Suède sous le nom de flygskam, soit la “honte de voler en français”. À la suite des grèves scolaires pour le climat, dont Greta Thunberg est la participante la plus connue, des millions des centaines de milliers de suédois ont fait le choix conscient d’arrêter de prendre l’avion. Résultat : une chute de 4.5% de voyageurs aériens au premier trimestre 2019 en Suède et une baisse de la croissance des passagers à l’échelle européenne. Plus d’un an après le début de la pandémie mondiale de la Covid-19, les restrictions sanitaires et interdictions de déplacements ont accéléré le mouvement, causant la fermeture de l’aéroport suédois de Bromma, troisième du pays avec 2,4 millions de passagers en 2019. Ce chiffre est descendu à 479 000 en 2020 et même seulement 6 000 en mars 2021 selon le Figaro. Le gouvernement du pays a donc décidé de reporter son trafic sur l’aéroport d’Arlanda situé à 40km et de convertir l’ancien site en un quartier résidentiel, proche de la capitale.

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Si cette initiative est saluée par tous les mouvements écologistes, la droite suédoise critique la décision en raison notamment d’un investissement de 150 millions d’euros dont l’aéroport vient de bénéficier, destinés à aménager de nouvelles halles d’arrivée et de départ. De plus, elle avance qu’une fermeture était déjà planifiée en 2038 dans le cadre du plan vers la neutralité carbone, et qu’une fermeture immédiate est prématurée. La question se pose alors de savoir si le transport aérien reprendra son envol dans le “monde d’après”, ou si cette fermeture est le symbole d’une remise en question plus profonde.

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