Alors que commencent cette semaine les Jeux olympiques (JO) 2021, les athlètes internationaux et leurs équipes emménagent progressivement dans le village olympique de Tokyo qui, à terme, devrait accueillir pour quelques semaines plus de 18 000 personnes. Découvrez ce village dans la ville : innovant, impressionnant et pensé pour enrayer la pandémie.  

Construit sur une langue de terre à l’extrémité du quartier d’Harumi et entouré par la mer sur trois côtés, le village olympique offre une vue imprenable sur la baie de Tokyo. Sur 44 hectares, il intègre 21 immeubles résidentiels allant de 14 à 18 étages, une cantine de plus de 3000 places, et plusieurs salles de gyms et de loisirs. Une grande place centrale en bois relie les différents bâtiments et offre une vue plongeante sur l’emblématique Rainbow Bridge de la capitale. Le parc du port Harumi a également été étoffé d’un centre de relaxation et d’un complexe multifonction, où devraient notamment se dérouler les compétitions de tennis de table, mais aussi d’une voie verte et d’une cour de jeux en forme de bateau pirate. 

Avec l’objectif de faire du village olympique une expérimentation urbaine innovante, autant en termes d’ingénierie écologique et numérique, que dans une portée sociale et inclusive, le site comprend plusieurs installations inédites. À ce titre, on peut noter que les lits et cloisons des chambres des sportifs ont été construit en carton et sont intégralement recyclable ; que les bus qui traversent le village sont complètement autonomes ; ou encore que pour la première fois de l’histoire des Jeux, une polyclinique haute technologie proposent des soins dédiés spécifiquement aux athlètes féminines : une innovation médicale à la pointe du progrès. En outre, la place du village, initiative éco-responsable du comité d’organisation de Tokyo 2020, a été construite avec du bois donné par 63 communes à travers le Japon. 

Les installations sanitaires pour lutter contre la Covid font évidemment partie intégrante du projet. Une clinique de la fièvre, permettant de réaliser 20 000 tests par jour, et un espace de quarantaine ont été spécialement conçus pour tester, soigner et isoler les athlètes malades. En outre, pour enrayer la diffusion du virus à l’intérieur du Japon, le village a été conçu à l’extérieur de la ville et demeure largement fermé. Les sportifs ont en effet interdiction de quitter l’enceinte du village, et encore moins de se rendre dans le reste de la ville. Un certain nombre de règles de distanciation sociale strictes font en outre loi dans le village. Les athlètes encourent d’ailleurs l’élimination s’ils ne les respectent pas.

Le village olympique de Tokyo constitue ainsi une enclave dans la ville, un État dans l’État, qui tend à garantir des conditions sanitaires optimales et un confort de vie à même de faire oublier aux athlètes l’enfermement relatif pour “préserver” la population nippone de ce que certains médecins japonais appellent déjà “le variant olympique”. Dans ces conditions, le village olympique 2021 émerge comme un modèle d’urbanisme sanitaire et d’architecture pandémique inédit qui tend à inspirer les aménageurs à travers le monde. 

Le caractère sanitaire du site a d’ailleurs constitué un atout certain pour la vente des appartements aux Tokyoïtes qui habiteront le nouveau quartier d’Harumi après les Jeux. Certains demandent d’ailleurs à ce que le village reste en partie fermé et protégé, une version sanitaire des gated community ?

Photo de couverture Erik Zünder/Unsplash