L’un des objectifs affirmé du Grand Paris, est de “mettre en commun toutes les ressources de ses territoires” : les transports, les logements, les équipements publics et les activités économiques, dans une perspective sociale et durable. Cependant, à l’heure de la démobilité et de l’éloge de la ville du quart d’heure, cet objectif pose la question de la proximité des habitants à ces services. C’est en tout cas ce que questionne la dernière étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), une association à but non lucratif créée en 1967 avec l’objectif de documenter, d’analyser et d’imaginer les évolutions urbaines et sociétales à l’œuvre à Paris, dans ses territoires proches, et désormais au sein de la Métropole du Grand Paris.
Dans cette étude intitulée “Les commerces du quotidien dans le Grand Paris”, l’APUR met en lumière des chiffres révélateurs quant à l’accès des franciliens aux commerces du quotidien, c’est-à-dire aux établissements proposant des services utiles tous les jours. À partir de l’analyse de la densité des boulangeries, des pharmacies et des kiosques présents sur le territoire, l’APUR remarque qu’environ 40% de la population du Grand Paris à accès à ces trois types de services par un trajet de 5 minutes à pied maximum, contre entre 20 et 33 % dans les autres métropoles françaises. À ce titre, on peut donc affirmer que la Métropole du Grand Paris bénéficie d’un maillage complet de commerces de proximité, ce qui contribue à son attractivité, à l’animation urbaine et au paysage emblématique des rues parisiennes.
Cependant, 21% des métropolitains doivent marcher plus de 5 minutes pour atteindre au moins l’un de ces trois commerces et on se rend vite compte que ce sont les citadins des communes périphériques les plus concernés. Aussi, la construction d’une proximité équitable pour tous les habitants du territoire métropolitain se pose comme un défi d’avenir pour les communes du Grand Paris. L’implication des collectivités pour maintenir les commerces de proximité et faire des centres-villes vivants paraît essentielle, et d’autant plus avec la montée du e-commerce, pour construire des territoires plus égalitaires et plus résilients au sein de la Métropole du Grand Paris.
Photo de couverture Ahtziri Lagarde/Unsplash