Depuis peu, Singapour a mis en place une politique assez radicale de lutte contre la voiture. Alors que plusieurs villes-monde cherchent des solutions soft, pédagogiques, la ville-Etat s’est positionnée de manière plus franche en s’attaquant fermement au porte-monnaie de ses automobilistes.

Aujourd’hui, pour être autorisé à circuler en voiture dans Singapour, une licence est nécessaire. Son prix, variable, dépend du type de véhicule et pourrait en faire sursauter plus d’un. Pour une berline moyenne gamme comptez environ 50.000 euros. Pour le bas de gamme, la licence est estimée à 31.000 euros. La licence est valable dix ans, après quoi elle doit être renouvelée ou la voiture retirée de la circulation.

singapour

Si les prix peuvent faire bondir, le bien fondé de la mesure reste sujet à débat. Sur certains points, celle-ci s’avère bénéfique. D’abord, une fluidification de la circulation a été notée. Aussi, l’argent récolté par cette taxe sera directement réinjecté dans l’amélioration des infrastructures de transports en commun.

Cependant, certaines questions sont posées. Cette taxe, très lourde, pourrait surtout être facteur de discrimination sociale. En effet, les ménages précaires ne seront plus en capacité de circuler en voiture, dans un Etat où les écarts sociaux sont déjà fortement marqués. Si les autres réseaux de transports vont être améliorés, cela pose une question de fond sur la volonté d’inclusion au sein d’une société. Aussi, la mesure pose une question culturelle. Serons-nous prêts à accepter et respecter ce genre de mesures dans d’autres sociétés, plus occidentales ?

 

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